Quand vous êtes entrés au Musée du Louvre ou Musée d'Orsay pour apprécier les chefs-d'oeuvre, avez-vous remarqué que ces magnifiques tableaux et statues sont aussi de bels exemples d'un management réussi?
En effet, la pratique artistique et le management partagent beaucoup de points communs.
Sauf être un expert de son domaine, un manager idéal devrait aussi être une personne qui a une capacité de synthèse, un savoir-faire de délégation et une attitude de formateur.
La capacité de synthétiser
Tous les jours on reçoit beaucoup d'information dans notre vie professionnelle. Et un manager en reçoit encore plus. Il reçoit non seulement de l'information de sa hiérarchie supérieure mais aussi celle que son équipe lui apportent. Devant une telle masse d'information, être incapable de les synthétiser veut dire être rapidement désorienté et stressé. Une bonne synthèse permettrait au manager de garder toujours à l'esprit un plan d'action clair et efficace qui lui aidera à faire avancer sainement son équipe pour délivrer des résultats satisfaisants.
Et dans l'art, c'est aussi par un esprit de synthèse que les Grands Maîtres capturent et transmettent la grande beauté en conceptualisant ce qu'ils observent et ce qu'ils ressentent. Un esprit de synthèse est donc souvent un grand obstacle pour un débutant dans l'apprentissage artistique. Où devrais-je commencer devant une telle quantité de formes, de rythmes, de couleurs et de sensations...? Comment devrais-je choisir et procéder pour m'exprimer pleinement sans partir dans tous les sens?
L'intelligence de déléguer
Si c'est indispensable de savoir synthétiser, c'est aussi vital de savoir déléguer. Un manager ne peut pas tout faire et tout faire bien seul. Et si on pouvait tout faire seul, on n'aurait plus besoin de créer une équipe et on ne serait pas un manager. Beaucoup de managers novices ont peur de déléguer car la délégation donne une impression de perdre le pouvoir. Mais la réalité est à l'inverse. Déléguer va permettre au manager de se libérer du temps et de l'énergie pour apprendre de nouvelles choses et challenger des missions plus importantes afin de développer davantage sa carrière. Déléguer fera aussi engager une équipe parce que déléguer veut dire faire confiance aux autres. Les collaborateurs se sentiraient respectés et plus à l'aise pour pourvoir travailler d'une manière autonome. Ils se sentiraient plus encouragés et valorisés avec un manager qui leur fait confiance. Mais attention sur un point quand on délègue: Déléguer ne veut pas dire 'abandonner'. Un manager doit toujours rester un appui solide et fiable de son équipe.
Dans l'art, la délégation fait aussi de la magie. Un chef-d'oeuvre nous attire souvent c'est parce qu'il nous a fait éprouver un sentiment ou une émotion qui nous parle. Et cette sensation de communiquer avec soi-même à travers d'une communication avec l'oeuvre est une belle preuve du savoir-faire de délégation. Les artistes savent ôter certains détails pour laisser un espace d'imagination aux spectateurs. Provoqués par cette sensation visuelle, les spectateurs vont imaginer en associant avec son propos vécu et éprouver un sentiment profond et personnel. Ce sentiment nous paraît si proche et authentique car il vient de nous-mêmes. Comme dans le management, les spectateurs sont engagés.
Un manager ou un artiste, il faudrait toujours rester humble et il ne faudrait pas sous-estimer son équipe ni ses spectateurs. :)
L'attitude de formateur
Pour un chef de l'armée, son premier objectif de l'entraînement n'est pas de faire ses soldats les plus forts encore plus forts mais de faire les soldats les plus faibles devenir plus forts, parce que c'est toujours le niveau le plus bas qui décide le niveau de l'ensemble. Si un manager abandonne ou ignore la formation de ses collaborateurs qui ont moins d'expérience et plus de difficultés à atteindre leurs objectifs, il brisera l'unité de son équipe et il la perdra.
Dans la réalisation artistique, les jeunes artistes ou des apprentis ont souvent tendance de travailler trop sur les parties déjà très bien travaillées en espérant que celles-ci compenseraient les parties faibles. Mais les résultats sont souvent très frustrants car la pièce perd son unité et son équilibre.
Maintenant un exemple pour apprécier un management réussi dans l'art:
"Chambre d'hôtel" par Edward Hopper, 1931
Une des oeuvres les plus célèbres et mystérieuses de Hopper. Certains spectateurs éprouvent la tristesse, certains y trouvent la mélancolie, certains rappellent plutôt la solitude et certains pensent qu'elle est tout simple zen...C'est un tableau qui nous charme. Tant d'imaginations et histoires sont éveillées. Pourtant on ne voit pas les détails ni l'expression de son visage. La magie de la délégation par l'artiste.
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